DES FEMMES QUI S'EXCITENT A "FEMELLISER" LEUR HOMME
Après cet aparté existentiel, revenons au sujet qui nous préoccupe. Des questions plus intimes interpellent les hommes qui se lancent dans la féminisation hormonale : retrouve-t-on son potentiel de mâle après l’arrêt d’un traitement hormonal féminisant ? Et les seins se résorbent-ils avec le temps ? Il se dit chez les transsexuelles que l’arrêt brutal d’un traitement suivi durant plusieurs années perturbe autant que le traitement lui-même. Retrouver un métabolisme de mâle alors qu’on se féminise depuis longtemps ne se fait pas en quelques jours. Ceci dit, la plupart des hommes féminisés joue au yoyo avec les hormones. Ils suivent une cure de quelques mois pour se sentir femme et avoir des seins puis l’abandonne pour ne pas trop perdre en virilité. Puis ils recommencent ainsi de suite car leur envie féminité reprend à chaque fois le dessus. Etre transgenre n’est pas facile à vivre. Le risque est de prendre des hormones comme des bonbons...
Aucune étude sérieuse ne garantit qu’on revienne à son niveau de testostérone d’origine et donc à son potentiel de mâle après un long traitement hormonal. L’atrophie de la verge et des testicules ainsi que la stérilité induite par les hormones régressent difficilement, surtout chez les personnes âgées. Retrouver une biologie de mec n’est pas évident une fois qu’on a goûté à la féminité hormonale. Quant à la poitrine, elle régresse difficilement, même lorsque le corps retrouve sa balance hormonale de mâle. Il persistera une gynécomastie visible. Quant à retrouver une musculation de mec, cela nécessite de la volonté et beaucoup d’efforts physiques tellement les muscles sont attrophiés.
Reste à gérer les comportements psychiques qui eux aussi se sont progressivement féminisés. Les hormones féminisantes ont conditionné le cerveau masculin au point qu’on finit par penser comme une femme. Sans compter qu’il a fallu du temps pour s’accoutumer à ces hormones et trouver un nouvel équilibre. Retourner à son état d’origine masculin semble s'opposer après une féminisation à long terme. C’est peut-être là ce qui est le plus déstabilisant. Ceci étant précisé, très peu d'hommes qui prennent des hormones songent à s'arrêter définitivement. Devenus accroc, ils en reprendront toute leur vie.
Une autre question me revient à l'esprit : est-ce que prendre du Viagra permet de compenser l’impuissance engendrée par ces hormones et de retrouver une érection vigoureuse le temps d’un rapport sexuel ? Cette question sous-entend qu'on ne prenne pas d'anti-androgène genre Androcur. C’est une question à laquelle je n’ai pas encore de réponse. J’attends de voir mes propres résultats en cas d’impuissance. Si quelqu’un a déjà vécu une telle expérience qu’il m’écrive ses réactions...
Ceci précisé, que faut-il conclure des traitements féminisants pris par des hommes ? Ce qui les distingue des transsexuelles, c’est qu’ils n’utilisent pas d’anti-androgènes afin justement de préserver partiellement leur virilité. Dans tous les cas, celle-ci en prend tout de même un sérieux coup. Attention donc à votre libido qui risque de brimer plus d’une femme.
Les traitements hormonaux doivent résulter d’une démarche mûrement réfléchie. Il faut avoir conscience qu’on ne joue pas avec les hormones comme avec un godemichet. Une fois le pas franchi, on y plonge avec une ferveur qui dépasse l’entendement. La question se pose de savoir s’il faut-il juste en prendre pour avoir des seins et satisfaire une sexualité marginale. Ou alors se féminiser jusqu’à remettre en question sa condition de mâle. Certains hommes se laissent piéger au-delà de toute raison, surtout lorsque qu’une femme est à l’origine de leur féminisation. Ce qui est mon cas...
Je le répéte, les hormones rendent accroc, une addiction qui pousse à aller toujours plus loin dans la féminisation. Voir ses mamelons se dresser outrancièrement et sentir ses seins grossir alors qu’on est homme procure des sensations d’une rare émotion. D’une façon générale, il s’agit d’assumer par la suite une ambivalence qui modifie la façon d’appréhender son corps et les choses de la vie. Tant que la féminisation se pratique dans l’intimité d’une maison, ça reste gérable, mais au-delà d’un certain degré, il faut assumer une mutation qui perturbe la relation avec d'autres gens. Quoi qu’il arrive par la suite, sachez que vous ne serez plus jamais le même homme qu’auparavant.
Inutile de sur-doser le traitement, il vaut mieux démarrer avec des doses relativement faibles, le temps que l’organisme s’adapte à sa nouvelle condition féminine. Celui-ci assimile les hormones à son rythme quoi que vous fassiez. Aller au-delà des doses normales ne peut que rendre malade. De plus, certaines hormones sont efficaces chez un individu tandis que d’autres le sont beaucoup moins. Trouver la combinaison idéale n’est pas évident. C’est là le rôle des endocrinologues. Ceux-ci, n’ont pas forcément la science infuse en matière de transgendérisme. Ils préfèrent souvent s’occuper d’une sexualité plus normalisée.
Evitez les hormones de synthèse dans la mesure du possible. Préférez leurs les hormones sous forme micronisée, des patchs ou bien du gel transdermique. Votre foie s'en sentira mieux. Responsables de rondeurs involontaires, ces traitements hormonaux favorisent aussi l’appétit. Ils obligent donc à un régime draconien si on ne veut pas trop grossir. De plus, ils ne font pas bon ménage avec l’alcool. Une hygiène de vie drastique s’impose donc.
A ceux que les traitements hormonaux rebutent, les naturalistes conseillent des phyto-estrogènes qui préservent des effets secondaires. Les publicités sur le Net promettent des miracles. Vous êtes certains de gagner deux à trois tailles de soutien-gorge, Encore plus surprenant ! On dit que ces préparations développent uniquement les seins, sans autres réactions secondaires. Étonnant puisqu’elles contiennent un estrogène de la même nature que le 17 béta-estradiol, mais en faible quantité par rapport à un médicament.
Un seul résultat à mon avis avec ces complèments phytosanitaires : vous êtes certain de vous délester de beaucoup de billets de banque pour un résultat plutôt mitigé. Prendre ces phyto-estrogènes comme complément alimentaire, d’accord, mais leur en demander plus ne pourra que vous décevoir...