Partager l'article ! Une jeunesse dorée, 6, DE LA PSYCHOLOGIE A 3 SOUS: Entre quatre et cinq ans, j’éprouvais l’envie de provoquer ...
Entre quatre et cinq ans, j’éprouvais l’envie de provoquer mon père. Enfant au caractère difficile, je vivais en fait mon complexe d’Œdipe. Attiré par ma mère, je rejetais mon père tandis que s’affirmait mon identité de genre masculine. Seul m’importait de conquérir Maman, un peu par la faute de mon père trop souvent absent. Néanmoins, celui-ci remplit son rôle en me détachant d’elle puisqu’il m’envoya en pension. Le rôle d'un père est d'éloigner son fils de sa mère, de lui permettre de dépasser l'amour maternel en grandissant et d'aimer d'autres femmes. Ce fut sa manière de le faire que contesta Maman. On ne coupe pas aussi brutalement les liens intimes qui unissent un fils à sa mère. Les garçons à cet âge sont admirateurs de leur mère, la première femme de leur vie. Ils compareront durant des années les autres femmes qu'ils rencontrent à ce symbole féminin. L'absence d'un père peut justement interférer sur le comportement futur du garçon.
N’ayant donc comme référence familiale que Maman, passer de l’état de garçon à celui de fille parce qu’elle me désirait ainsi me sembla normal. Et comme je l’aimais follement, j’acceptai tout d’elle pour mieux lui plaire, pour mieux la conquérir devrais-je dire. Bien trop jeune pour comprendre une telle situation, jouer le rôle de sa fille ne me gêna donc pas. Et être le fils de mon père encore moins. Malgré les détournements féminins de Maman, je me sentis garçon dans l'âme.
Certes, Maman interféra sur ma condition de petit garçon. L’impact de ses travers féminins risquait de modifier plus tard la perception de mon identité masculine. Néanmoins, je trouvai normal cette féminisation et je n'en ressentis aucun malaise. Même petit, un enfant devine les interdits sociaux bien qu'il ne les comprenne pas encore. Il sait d’instinct ce qui est mal, ce qu’il ne faut pas faire. C’est pour cela que les enfants mal dans leur peau se cachent pour vivre leur sexualité. Moi, je vivais au grand jour la fille que Maman désirait. Comment mieux la conquérir ?
Découvrir ce qu’il y avait de féminin en moi m’était plutôt agréable. Un enfant unique qui voit sa mère se maquiller a naturellement envie qu’elle le maquille aussi. Il en est de même de sa lingerie et de ses vêtements. Quel est le petit garçon qui n’a jamais joué avec les chaussures de sa mère ou flashé sur sa lingerie ? Et n’oublions pas ; à cause des absences de mon père, mon épanouissement dépendait uniquement de Maman. Contrairement à lui, elle comprenait mes angoisses d’enfant et me rassurait quand j’avais des craintes. Dans ces conditions, impossible de résister aux câlins de Maman.
Malgré ses débordements féminins et bien que je continue à la téter, j’évoluai comme tous les garçons. Je sentis en moi le désir ardent d’être un homme comme mon père, un homme capable de gagner sa vie, d’aimer une femme, de fonder une famille et d’élever ses enfants. Je trouve un peu attardé les clichés sur l’éducation des enfants ! Pourquoi se cacher de nos élans naturels ? Pourquoi faut-il que les filles soient habillées en rose et les garçons en bleu ? Parce qu’on offre depuis toujours une poupée à une fille et une voiture à un garçon ? Chaque enfant fait les choses qu’il aime et non celles qu’aiment ses parents. Choisir entre Bambi et Cendrillon lui appartient.
En fait, par cette relation extravertie, Maman me permit de visiter l’autre sexe. En chaque homme, il existe une part de féminité. Pouvoir la vivre sans contrainte favorisa mon épanouissement. Cette féminisation maternelle et les aléas de la vie qui suivirent marquèrent mes comportements sexuels ultérieurs. Je suis reconnaissant à Maman de m’avoir ouvert l'esprit dans ce sens. Grâce à elle, je n'éprouve aucun complexe sexuel aujourd'hui.
Et oui, je trouve aberrant que la société nous divise en deux sexes que tout oppose. Laisser s'exprimer la part de féminité qui cohabite en chaque homme ne peut que favoriser la compréhension entre les deux sexes. Pourquoi réprimer le penchant féminin des hommes. A cause de préjugés ringards ou de religions dépassées ? Nous sommes tellement assujettis au Système que nous refusons de l’admettre. Après les lois sur l’égalité des femmes et la reconnaissance homosexuelle, il reste maintenant aux hommes épris de féminisation à gagner ce difficile combat. A nous d’abolir les tabous imposés par une société coincée dans ses préjugés sexuels afin de mieux respecter la nature humaine.
Si ce blog permet une réflexion à ce sujet, j’aurai réussi là où ont échoué beaucoup d’autres hommes…
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