Cinquième mois, Juin.
Mes poils, habituellement bruns-clairs, ont blondi et se sont affinés.
Cela me rappelle ma jeunesse, lorsque j’avais un système pileux de blond. Ils sont devenus presqu’aussi fins que du duvet. J’en profite pour me faire épiler intégralement le corps. J’apprécie la
dextérité de mon esthéticienne. A son regard, je vois qu’elle remarque ma poitrine changeante. Mais en bonne professionnelle, elle n’en dit rien. Comme elle adore presser les points noirs sur la
peau, elle en profite au niveau des seins qui ont bien grossis depuis ma dernière épilation. Curiosité de femme qui s’étonne qu’un homme puisse avoir des seins. Je m'amuse de tant
d'innocence…
Alors que d’habitude je m’arrache la peau après une épilation, cette fois-ci plus une seule rougeur, pas un seul bouton, aucune irritation. Un corps lisse et doux au toucher comme celui d’une femme. Est-ce à dire que les hormones aident à mieux supporter les épilations ? J’en suis certain maintenant. Outre mes poils qui repoussent au ralenti, mon odeur corporelle change aussi. Plus féminine. Ma peau fine devient douce, mais plus fragile. Les veines sont bien visibles sous la peau. Yasmina me dit que c'est un bon signe. Lorsque des veines apparaitront sur la peau des seins, ce sera le signe que je suis prêt à induire une lactation. Je ne sais pas si c’est l’effet des bains de piscine, mais ma peau s’assèche sérieusement. Je prends plaisir à l’hydrater avec un lait corporel de femme.
Je profite du dimanche qui suit pour m’épiler intégralement le maillot. Malgré l'épilation définitive, des poils repoussent toujours. Les sensations érotiques habituelles ne sont plus au rendez-vous. Je termine par un lavement profond du colon. Là aussi, je le fais plus par habitude hygiénique que par excitation. Je me "gode" pour voir si ma libido est au rendez-vous. Sans intérêt. Je me branle, non par plaisir, mais juste pour éjaculer. Bizarre de jouir sans bander. Un orgasme rapide en quelque seconde. Un éjaculateur précoce incapable de se retenir. Un bref plaisir lorsque le liquide séminal éjacule de ma queue molle puis c’est fini. Je me surprends à gémir plus que d’habitude à la jouissance J’ai envie d’extérioriser mon plaisir comme une femme. En fait, mon excitation devient beaucoup plus cérébrale.
Des pectoraux d’homme adipeux ont habituellement les mamelons qui pointent vers le bas. Or les miens poussent en pointe comme ceux des jeunes filles ; bien droit avec les mamelons qui saillent vers l’avant. De ce fait, il devient impossible de masquer ma poitrine. Même sous une chemise ou un T-shirt, les tétons se manifestent fièrement. J’ai beau me pencher en avant pour en atténuer leur relief, ils restent visibles en permanence.
Les hommes en général n’y font pas attention. Un coup d’œil furtif puis ils passent à autre chose. Par contre à voir le regard des femmes, je m’interroge. Avec leur sixième sens, elles comprennent ce qui reste invisible aux hommes. Cela me fait penser à ce déjeuner au restaurant. J’étais attablé avec un ami. Face à notre table, une femme d’âge mur n’arrêtait pas de me fixer, son regard s’attardant beaucoup trop sur ma poitrine. Cela finit par m’interpeller. Visiblement, ma poitrine l’intriguait. D’un coup d’œil furtif, je remarquais effectivement que mes tétons pointaient anormalement sous mon polo. Par provocation, je me redressais pour mieux faire saillir mes seins. Etait-ce une simple curiosité de femme ou s’intéressait-elle aux hommes féminisés ? Peut-être une de ces maitresses-femmes qui adore soumettre les hommes à leurs envies sexuelles. Je ne le sus jamais...
Gros problèmes de santé en cette fin de mois. Une arthrose de la nuque
handicape sérieusement mes jours. Le médecin me prescrit des élongations chez le kiné et précise que mes maux de tête proviennent certainement de là. Je ne suis pas convaincu car il ignore que je
prends des hormones féminines. Peut-être que ces hormones accélèrent le processus de la maladie ? Une flemme généralisée me prend. Je n’ai plus de volonté et aucune envie de m’investir dans mon
business. Moralement, je me sens fragile.
Ma relation avec mon amie transsexuelle n’a plus rien de sexuel, car Amber prend aussi des hormones féminisantes à
présent ; Androcur et je ne sais plus quoi. D'ailleurs, c'est moi qui lui paie ses frais de pharmacie à ce sujet. Elle veut avoir des seins bien sur, mais aussi atténuer des traits masculins qui
s’affirment à force de jouissances. Quant à moi, je suis curieux de suivre les transformations hormonales sur son corps et son esprit.
Comme moi, elle devient passive sur le plan sexuel. On parle de sexes mais sans le pratiquer. Plus aucune envie de faire l’amour. Lorsque je la suce pour voir, elle a tout de même une érection, mais qui retombe immédiatement après avoir joui. Elle me dit que son plaisir est contrarié. Elle n’arrive pas à expliquer pourquoi. Je comprends alors qu’elle est face à un choix contrariant. Elle qui adore jouir en me défonçant le cul découvre qu’être femme ne peut pas se faire en préservant sa virilité. C’est l’un ou l’autre, à moins de jouer au yoyo avec les hormones, ce que font certaines de ses copines. Elle ajoute que jouir lui donne l’impression de neutraliser l’action des hormones féminisantes. Je la rassure bien que je n’en sache rien.
Une chose me surprend maintenant chez Amber. Elle adore jouer inconsciemment avec mon coté féminin. Une pulsion naturelle qui la pousse à caresser mes seins, un peu comme si c’était les siens. Elle apprécie la grosseur anormale des tétons et joue souvent avec en les roulant entre ses doigts. En riant, je lui dis que j’ai plus de poitrine qu’elle. Elle ne s’en offusque pas, bien au contraire. Peut-être un transfert inconscient de sa féminité sur moi. Et mon corps toujours lisse ne fait qu’ajouter à ce transfert. Comme moi, elle a horreur des poils sur la poitrine des hommes... Mais contrairement à elle, je n’éprouve aucune envie d’être femme. Je n'ose toujours pas lui parler de ma femellisation avec Yasmina. En lui confiant cela, je choquerais son tempérament de femme et perdrait de mon prestige auprès d'elle.
Ceci dit, Yasmina garde aussi le secret sur ma féminisation, c'est notre secret ! Elle veut un mari macho, un vrai mâle en public. Le combat entre mon statut de mâle et ma nouvelle condition de femme me semble maintenant supportable. Serais-je en train de trouver un nouvel équilibre ?
Avec le temps, se met en place la crainte de ne plus retrouver mon potentiel de mâle d’antan. Je cogite sur ma virilité. A mon âge, ça risque d’être une descente aux enfers, sans espoir de retour. Si Yasmina venait à me quitter un jour, plus aucune femme ne voudra de moi. Que ferait-elle d’un homme au corps féminisé définitivement stérile et impuissant de surcroit. Quelque part dans mon subconscient une petite lumière rouge s’allume. Faut-il cesser ma féminisation avant qu’il ne soit trop tard ? Et pourtant, je continue. C’est plus fort que moi, je veux des seins toujours plus gros…
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