J’avais pour habitude lorsque j’étais en voyage à Paris d’acheter un hebdomadaire décrivant tous les spectacles de la ville. Amateur de grandes musiques dans les cathédrales, j’en profitais pour assister aux plus beaux concerts. En parcourant par curiosité la page des spectacles érotiques, je remarquais une étrange publicité : «Elle et Lui», un salon de massage au nom troublant : La publicité représentait un visage dessiné, moitié femme, moitié homme. Intrigué par l'ambiguïté de cette annonce, je décidais de voir de quoi il s’agissait. Je téléphonais et pris rendez-vous pour le lendemain après-midi.
C’était un endroit cossu dans le seixième, décoré avec soin. Rien à voir avec ces salons vulgaires de la rue Saint-Denis. Je fus reçu par une charmante hôtesse qui me conduisit dans une petite pièce élégamment meublée. Elle me tendit une serviette, m’invita à me déshabiller, à m'allonger sur la table de massage puis se retira discrètement. Quelques instants après entra une jeune femme d’allure ambigüe. Vêtu d’une courte blouse blanche, je constatai qu’elle ne portait rien dessous. Ou plutôt si, un string couleur chair si petit qu’il se voyait à peine. Tout en discutant de tout et de rien, elle commença par me masser avec une lotion aux parfums subtils. Elle remarqua mon corps intégralement épilé. C’était si rare chez les hommes qu’elle me fit la remarque. Très cool, je lui confiai mon plaisir à vivre la part de féminité qui cohabitait en moi.
Elle me parla alors de sa transsexualité. En ce temps-là, ce terme n’était pas encore d’usage. On disait plutôt travesti, un amalgame qui en disait long sur l’état d’esprit des gens de l’époque. Femme dans un corps androgyne, elle prenait des hormones pour se féminiser et avoir une poitrine de femme. Fière de sa féminité, elle retira sa blouse pour se montrer. Elle avait d’adorables seins de fille pubère, des petites oranges posées très haut sur la poitrine. Ses mamelons étaient sombres et aussi gros que ceux d’une femme. Comme moi, elle était intégralement épilée. Elle me dit que son sexe lisse faisait bien plus femme ainsi. J’approuvai chaleureusement. Mais contrairement à elle, je ne ressentais aucunement le besoin de devenir femme. Je lui expliquai que je recherchai une femme qui favorise mon côté féminin, mais sans remettre en question ma condition de mâle. Elle eut cette réponse surprenante : « On sait quand ça commence, mais jamais quand ça se termine… » Elle me précisa qu'elle n’était sexuellement attirée que par les hommes. Les femmes ne l'intéressaient que pour leur féminité. Moi par contre, je ne pensais qu’aux femmes...
Assez parlé ! Elle passa à l’acte et me suça avec talent : une professionnelle dans son genre. Intrigué par son état ambigu, j'écartai son string et caressai sa verge. Suite à une pulsion subite, je la suçai à mon tour. Je voulus la faire jouir dans ma bouche. Retrouver le goût de ce travesti que j'avais connu avec Fatou et Mariam. Hélas, sa verge resta molle malgré mes savantes caresses. Elle s’excusa de ne pouvoir jouir. J’étais son quatrième client de la journée. Et tous l’avaient « tétée » avant moi. Je trouvai l’expression amusante. Surprenante réaction de vouloir la sucer alors que les hommes me faisaient sexuellement horreur...
Ce premier contact transsexuel fut déterminant. Il apporta un éclairage nouveau à ma condition sexuelle. Je retrouvai chez cette personne si particulière mes propres penchants féminins, bien que mes motivations fussent différentes. Je pressentis avoir beaucoup à découvrir avec des gens de sa condition. La masseuse me donna l’adresse d’un petit bar d'ambiance. « Tu demandes Diane. Je pense qu’elle appréciera un homme comme toi. » En échange d’un royal pourboire, elle me fit cadeau de son string. Un souvenir que je rangeai délicatement dans la pochette de mon costume...
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